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Par François Marchal / 68 candidats ont concouru le 7 février dernier en quart de finale, 17 seulement ont été retenus pour continuer l’aventure en demi-finale qui s’est déroulée le 10 février et le 12 février 2023 à Paris. Réunis sur l’estrade finale de la Défence Arena, ont appelle leur nom au fur et à mesure, et en recevant leur certificat, les candidats se rendent compte qu’ils ne feront pas partie des trois finalistes et que leur long parcours pour devenir Meilleur Sommelier du Monde prend fin. La tension augmente, un silence s’installe alors que le nombre de demi-finalistes restants approche des trois derniers. Avec l’élimination de Pascaline Lepeltier (France), qui terminera 4e, il ne reste alors sur scène que les trois derniers candidats Nina Jensen (Danemark), Raimonds Tomsons (Lettonie) et Reeze Choi (Chine).

Durant 45 minutes, l’un après l’autre, les candidats vont affronter les épreuves, déjouer les pièges d’un jury impitoyable lors de plusieurs ateliers destinés à mettre à l’épreuve leurs connaissances, leur savoir faire, leur talent de dégustateur, leur sens du service et leur capacité à rester calme sous la pression. Vers 18h, après avoir annoncé que Reeze Choi prenait la troisième place, Nina Jensen et Raimonds Tomsons savaient que l’un d’entre eux serait désigné Meilleur Sommelier du Monde ASI 2023. Le président de l’Association de la sommellerie internationale (ASI), William Wouters, annonce alors que Raimonds Tomsons est le grand gagnant du concours et devient par le fait même le 17e meilleur sommelier du monde. Il est acclamé par plus de 4000 personnes à la Défence Arena de Paris. Nina Jensen se classe vice-championne pour une deuxième fois. Tout un exploit.

À propos de ce concours, William Wouters déclare : ” il aura fallu plus de 30 ans pour que ce concours revienne à Paris. L’attente en valait la peine ! Dès leur arrivée, les candidats ont pu profiter de l’hospitalité et de l’incroyable gastronomie française. Quant au concours lui-même, il a honoré l’engagement de nos candidats en étant à la fois stimulant et équitable. C’est avec une grande fierté que nous annonçons que Raimonds Tomsons est le gagnant. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il sera un représentant fantastique de l’ASI, et une inspiration pour notre communauté mondiale de sommeliers.”

La prochaine édition de la compétition du meilleur sommelier du monde se tiendra en 2026 à Lisbonne au Portugal.

Source ASI
Pour plus d’informations sur le concours ASI Meilleur Sommelier du Monde, vous pouvez contacter : Barbara Wanner, attachée de presse de l’ASI, press@asi.info ou Claire Berticat, directrice du marketing et de la communication, claireberticat@asi.info

Par François Marchal / L’ASI annonce, le 9 février 2023, les 17 demi-finalistes du concours du Meilleur Sommelier du Monde qui se tient à Paris.

Après un quart de finale animé, l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI) a annoncé les demi-finalistes du concours du Meilleur Sommelier du Monde ASI 2023 à Paris lors d’un cocktail dînatoire organisé en soirée à l’Hôtel de Ville de Paris. 

William Wouters, président de l’ASI, déclare à propos du concours : “Je n’ai guère été surpris par la grande qualité des quarts de finale du concours. Il est également de plus en plus clair que l’ancienne image du sommelier a disparu depuis longtemps. Nos candidats représentent des cultures, des origines et des sexes différents.  Pour reprendre un adage sportif, “le terrain de jeu est désormais égal”. Quiconque a la volonté de réussir et la volonté d’apprendre peut obtenir ce titre. Cela se reflète dans les nouveaux visages parmi la liste finale des candidats qui concourent encore pour le titre suprême.”

LES DEMI-FINALISTES

Valeria Gamper (Argentine)
Suvad Zlatic (Autriche) 
Tom Ieven (Belgique)
Reeze Choi (Chine) 
Sotiris Neofytidis (Chypre)
Nina Jensen (Danemark) 
Pascaline Lepeltier (France) 
Manuel Schembri (Islande)
Wataru Iwata (Japon) 
Raimonds Tomsons (Lettonie) 
Chuan Ann Tan (Malaisie) 
Francesco Marzola (Norvège)  
Andrea Martinisi (Nouvelle-Zélande)
Jo Wessels (Afrique du Sud) 
Reza Nahaboo (Suisse) 
Kai-Wen Lu (Taiwan)  
Mark Guillaudeau (États-Unis d’Amérique) 

La diversité et le changement ont également été étendus aux juges du concours. Olivier Poussier, co-directeur de la commission des concours de l’ASI, explique que la combinaison d’anciens champions du Meilleur Sommelier du Monde et de nouveaux juges qui n’ont peut-être pas remporté le titre mais qui n’en sont pas moins accomplis, tels que Heidi Mäkinen MW, Véronique Rivest (finaliste du Meilleur Sommelier du Monde 2013) et Paz Levinson (Meilleur Sommelier des Amériques ASI 2016) ” il n’y a pas de présent sans passé. Il n’y a pas de futur sans présent. Il serait facile de se contenter d’évoluer constamment et de changer avec le temps, mais il y a aussi une grande sagesse à apprendre des personnes qui nous ont précédés. En ayant un comité diversifié composé de champions actuels et passés, et de ceux qui ont connu un succès récent et qui ont de nouvelles idées et des perspectives différentes.
Ensemble, ils apportent des visions de l’avenir équilibrées par les idées du passé”.

La demi-finale du concours du Meilleur Sommelier du Monde ASI aura lieu, vendredi 10 février, à l’hôtel Pullman Montparnasse. L’événement à huis clos, qui comprend une variété d’épreuves, permettra de réduire la liste des candidats à trois. Les demi-finalistes seront présentés sur scène lors de la finale du concours du Meilleur Sommelier du Monde ASI 2023 à Paris La Défense Aréna, le dimanche 12 février, avant que les trois finalistes ne soient révélés à une foule de plus de 4 000 personnes présentes et de dizaines de milliers de téléspectateurs dans le monde entier.

Voici un échantillon des quelques 100 questions posées lors de l’épreuve de quart de finale du concours du Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI :

1.            Quel est le seuil sensoriel de l’acide acétique dans le vin ?
2.            Qu’est-ce que signifie ”Barolo Chinato”?
3.            Quelle est la différence entre “l’effet Crabtree” et “l’effet Pasteur” en production de vin ?
4.            Quelle est la définition juridique du “Pét-Nat” ?
5.            Où se trouve le vignoble commercial le plus septentrional du monde et comment s’appelle-t-il ?

Source : Association de la Sommellerie Internationale (ASI)

Par François Marchal / La compétition commence mercredi 8 février au matin par un quart de finale auquel participent les 68 concurrents représentant 65 pays. Avec la nature de plus en plus mondiale de ce concours, le comité du concours de l’Association de la sommellerie internationale (ASI) a travaillé pour adapter les épreuves afin qu’elles reflètent mieux la diversité de la sommellerie et du monde des boissons. Au sujet des changements apportés aux épreuves, le codirecteur du Comité des concours de l’ASI, Olivier Poussier, déclare : “cela fait partie de l’évolution naturelle de nos concours. Avant l’arrivée d’Internet et des médias sociaux, il était difficile pour les sommeliers de se renseigner sur les boissons et les coutumes uniques de chaque coin du monde. Aujourd’hui, alors que les sommeliers forment un réseau mondial en utilisant toutes les plateformes à leur disposition, nous les voyons travailler en collaboration pour s’éduquer mutuellement. Et comme de plus en plus de produits provenant de plus en plus d’endroits deviennent disponibles dans le monde entier, ils peuvent non seulement connaître ces produits, mais aussi les goûter et en faire l’expérience. il sera important pour nous, à mesure que nous évoluons, d’attendre de nos meilleurs sommeliers qu’ils aient une connaissance plus large et plus approfondie de toutes les boissons du monde.” Les candidats en sont aux dernières étapes de leur préparation.

L’Italien Salvatore Castano, meilleur sommelier d’Europe et d’Afrique 2022, a déclaré : “Je pense que gagner ce concours, mais aussi y participer, signifie recevoir une grande visibilité, ce qui permettra au gagnant de se constituer immédiatement un grand réseau de relations. Pour Frederico Andrés De Moura Fonseca, qui participe pour la cinquième fois et probablement pour la dernière fois, il passe son temps à se préparer pour le concours. Le sommelier uruguayen a même déménagé avec sa famille en Espagne, où il travaille dans la prestigieuse maison Marques de Murrieta à Rioja, afin d’avoir accès à de meilleurs vins et de pouvoir s’entraîner. Au sujet de la préparation de la semaine écoulée, il déclare : “Je me suis efforcé de rester calme et concentré. Je compte bien profiter, une fois de plus, de l’une des expériences les plus extraordinaires qu’un sommelier professionnel puisse vivre.”

À propos de l’arrivée des candidats et du début du concours, le président de l’ASI, William Wouters, déclare : ” nous n’avons jamais eu un concours aussi diversifié et mondial que celui-ci à Paris. Avec la qualité des sommeliers aux quatre coins de la planète, la seule chose à laquelle nous pouvons nous attendre, en termes de candidats aux demi-finales et à la finale, est l’inattendu. Ce concours pourrait être remporté par n’importe lequel des 68 concurrents”. Les candidats qui passeront en demi-finale seront annoncés dans la soirée du jeudi 9 février lors d’un cocktail dînatoire organisé à l’Hôtel de Ville de Paris.

Source : ASI

Par Éric Bertoldi – SAQ /

Gagnant des titres québécois, canadien et des Amériques, Pier-Alexis Soulière représentera le restaurant Le Clan et le Canada lors du Concours ASI Meilleur Sommelier du Monde qui se tiendra à Paris du 7 au 12 février prochain. Rencontre avec un passionné en mission.

Questions en rafale

Pier-Alexis Soulière : Gagnant des titres québécois, canadien et des Amériques

C’est par une matinée pluvieuse d’octobre que je le rejoins dans le hall de son hôtel du Vieux-Montréal pour prendre un café et jaser. Pier-Alexis Soulière est l’un des rares à avoir obtenu le titre de Master Sommelier avant l’âge de 30 ans. Son parcours impressionnant l’a amené à voyager et se réaliser partout sur la planète. En préparation pour sa participation au mondial, il a généreusement voulu répondre à mes questions.  

1. Quel sentiment t’habite dans le fait de représenter ton pays pour une deuxième fois? 

En fait, lorsque j’ai gagné meilleur jeune sommelier du monde en 2014, je représentais l’Australie et ma présence au dernier mondial était à titre de meilleur sommelier des Amériques, ce sera donc une première pour moi de représenter le Canada. Le sentiment qui m’habite est celui de représenter les valeurs canadiennes de travail et d’acharnement, de respect, de pacifisme et d’inclusion sociale. Il y a une richesse incroyable au Canada pour le métier de sommelier et le Québec a toujours été le chef de file dans le domaine grâce à ses écoles hotellières, la SAQ et un savoir-faire qui est plus ancien. Mes multiples voyages à l’intérieur du pays m’ont permis de côtoyer des talents qui m’amènent à penser que le Canada deviendra une destination touristique extrêmement prisée dans les prochaines années, pour le bien-être de manger dans une atmosphère détendue et conviviale.

2. As-tu l’impression de perpétuer le travail de tes prédécesseurs et l’image forte de la sommellerie au Québec? 

J’ai énormément de respect pour les gens qui m’ont précédé. Pour moi, le concours n’est qu’un moule formel pour exprimer un savoir-faire et n’est pas une finalité en soi. Va voir ce qui se fait au restaurant Le Serpent, à La Chronique ou au Monarque; aucun de leurs sommeliers n’a fait de concours, mais je les regarde tous avec une extrême admiration. Les concours sont médiatisés, mais le vrai travail se fait sur le plancher des restaurants.

3. Est-ce que le fait d’être déjà passé par là est un avantage? 

Ça me donnera de l’expérience c’est certain, mais il y a tellement de facteurs imprévisibles, qu’il faut l’aborder autrement. Le camp d’entraînement du Canadien de Montréal ne récompense pas les meilleurs, mais ceux qui auront répondu aux standards de l’équipe. La coupe Stanley, ce n’est plus une question de standard, tu dois mettre tes bottines de travail et la ramener. Peu importe ce que les gens pensent de toi, ce que tu as fait avant ou feras après, c’est le moment présent qui compte. J’ai déjà fait l’équipe, je suis meilleur sommelier du Canada, à moi maintenant de me rendre en finale et de gagner. Très rarement dans ma vie j’ai fait deux fois la même erreur, c’est comme ça que j’ai été formé professionnellement, c’est le « two-strike rule »… on n’a pas trois chances.

4. Est-ce que le métier de sommelier a changé depuis tes débuts? 

Le métier est avant tout un savoir-faire français débutant par un apprentissage et du compagnonnage pour ensuite devenir ouvrier et éventuellement formateur. Aujourd’hui, nous vivons dans l’instantanéité, les gens veulent rapidement des postes à responsabilités et je les comprends. Les jeunes sont davantage éduqués et vifs d’esprit, ils ne veulent pas se brûler comme plusieurs personnes l’ont fait dans le passé. Ils cherchent à comprendre et veulent prendre du plaisir à faire ce qu’ils font. Dans mon rôle de mentorat, j’essaie d’abord de m’intéresser à eux plutôt que d’essayer de les casser par une dictature professionnelle. La torture psychologique, j’en ai vécu dans des établissements de très haut niveau, c’est systémique et dangereux. Je suis totalement en désaccord avec cette façon militaire de faire.

5. Tu as travaillé dans plusieurs restaurants dans le monde, comment décrirais-tu le rapport de la clientèle québécoise face au vin? 

Assurément ouverte et, grâce à la SAQ, nous ne sommes pas chauvins. La clientèle québécoise est curieuse et sans complexe par rapport au vin, car pour elle, le vin n’est pas culturel, mais célébrant. Quand je vois les Québécois prendre un verre de vin, ils le font pour se faire plaisir. Ouvrir une bouteille est un moment de partage.

6. Doit-on obligatoirement travailler dans les plus grandes tables de la planète pour être meilleur sommelier du monde? 

Berne possède une très belle équipe de hockey en Suisse, mais ce n’est pas le Canadien de Montréal. C’est ici qu’on retrouve les meilleurs joueurs, entraîneurs et installations. Quand tu vas travailler en Europe, dans une grande maison qui existe depuis longtemps, c’est comme si tu allais jouer pour Manchester United au soccer. Si tu n’as pas touché à de très hauts standards, tu ne peux pas faire ni enseigner ce que tu ne connais pas. Si tu poses la question à Pier-Alexis Soulière, la réponse est non, mais si tu la poses aux membres du jury qui ont tous été formés dans ce système-là, je ne peux pas répondre pour eux.

7. Comment vois-tu la viticulture actuelle au Québec? 

À mes débuts, le vin québécois n’était pas à la mode. Des autobus allaient dans le coin des Cantons-de-l’Est et repartaient avec des caisses de vin. Aujourd’hui, il y a des vignobles au Québec qui vendent en primeur. La qualité est meilleure qu’elle ne l’a jamais été, mais si tu goûtes à de vieux Dietrich-Jooss (vignoble québécois du début des années 2000), la différence n’est pas énorme avec ce qui se fait maintenant. Il y a seulement plus de jeunes et de dynamisme. Les vins que le domaine Les Pervenches faisaient à l’époque étaient déjà très bons, mais Michael (le propriétaire) n’était pas capable de les vendre et, maintenant, le Marché Avril lui achète des palettes de vin. À chaque occasion que j’ai de voyager et montrer quelque chose de représentatif du savoir-faire québécois, j’apporte les vins de Frédéric Camy. Un gars du Lac-Saint-Jean, un patenteux, un ingénieur qui a pris des risques pour réaliser son rêve et tu sais quoi? « He made it!  »

8. Qu’est-ce qu’une première place change dans la vie du gagnant? 

Tous les candidats présents sont déjà au sommet de leur art. C’est davantage une journée de confirmation et, médiatiquement, ça fait en sorte que les gens vont changer leur perception de toi. La suite des choses est propre à chaque personne. Olivier Poussier (gagnant 2000), par exemple, a commencé à écrire pour La Revue du vin de France et Paolo Basso (gagnant 2013) sélectionne maintenant les vins pour Air France.

9. Si une première place te donnait l’opportunité d’ouvrir la bouteille de ton choix, quelle serait-elle? 

Un magnum de champagne Krug Grande Cuvée, sur une base de millésime 2002 et qui a fait 10 à 15 ans sous le bouchon naturel.

10. Pourquoi? 

Parce que, pour moi, c’est le plus grand vin au monde.

Go Pier-Alexis, nous sommes tous derrière toi!  

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