Par : Marie-Hélène Boisvert – 25 mai 2018
Magazine SAQ
Le Québécois Pier-Alexis Soulière a remporté le prix du Meilleur sommelier des Amériques au concours de l’Association de la sommellerie internationale (ASI), qui s’est déroulé du 21 au 24 mai 2018 à Montréal. Le sommelier s’est distingué parmi vingt candidats provenant de dix pays. Nous nous sommes entretenus avec lui au début de l’épreuve.
Pier-Alexis Soulière, la force tranquille
1. Est-ce que la préparation de ce concours était différente de celle du Meilleur sommelier du Québec et ensuite du Canada? Quelles sont les particularités de ce concours?
«Je pense que la préparation est toujours différente. Il faut s’ajuster et apprendre des expériences passées. L’environnement change aussi. Pour moi, c’était beaucoup plus facile de me préparer à la maison plutôt que de le faire à l’étranger.»
2. En quoi votre préparation est-elle plus facile ici qu’à l’étranger?
«Le fait que la compétition se tienne à Montréal, que je ne sois pas en décalage, que je me sente bien ici. Je sais qu’il y a un appui extraordinaire de notre association également. Ça, c’est du bonheur!»
3. Quel est l’aspect de la compétition qui vous rend le plus nerveux? Quelle est la hantise du participant à un tel concours?
«La hantise, c’est qu’on te pose une question dont tu ne connais pas la réponse, et c’est possible que ça arrive. Chaque fois que j’étudie, je tombe sur des éléments que je ne connaissais pas. Il faut arriver à se dire qu’on ne contrôle pas tout.»
4. Avez-vous un rituel avant chaque concours? Des trucs inusités à nous partager?
«Un rituel…non! Je pense que c’est plus qu’un rituel. C’est davantage d’avoir une bonne hygiène de vie et surtout de s’entourer de gens qui ont de bonnes énergies positives pour t’aider à gagner au concours. Pour moi, c’est très important d’avoir un bon équilibre avant un concours.»
5. Gagner à ce concours vous dirige directement vers le mondial qui aura lieu l’année prochaine. Prendrez-vous une période de repos après ce concours, ou allez-vous continuer immédiatement votre préparation?
Que ferez-vous après une victoire? «Après le concours, on verra, mais c’est sûr qu’on est au début de la belle saison, il commence à faire beau, il y a plein de choses qu’on a envie de faire pour se faire plaisir. Cela dit, après le concours, j’irais bien déguster une poutine. Rentrer à la maison dans la région originaire de la poutine, ce serait bien!»
6. Est-ce qu’on a une vie lorsque l’on se prépare pour un concours? Comment maintient-on les relations interpersonnelles avec les amis, la conjointe?
«Il faudrait leur demander (rires)! Pour accomplir certaines choses, ça prend des sacrifices. Mais le vrai défi, c’est de garder un équilibre. Les gens qui t’entourent jouent un rôle important dans ta réussite. Et je m’aperçois que je suis meilleur une fois reposé, quand j’ai pris le temps pour les autres. Il faut mettre des efforts, mais je ne veux pas devenir un obsédé du vin. Ce n’est plus intéressant sinon.»
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