Par François Marchal
« The Vines of Mendoza » un concept novateur.
Mendoza, une ville de soleil (300 jours/an), située à 750 mètres d’altitude aux pieds des Andes. Avec une population totale d 1,7 millions d’habitants, on peut dire que la capitale du vin est en croissance. Depuis l’effondrement de la devise en 2001, les investisseurs du monde entier se bousculent flairant une bonne affaire. Dans le milieu du vin, cet enthousiasme se traduit par le concept «The Vines» élaboré par un argentin Pablo Gimenez Riili et un américain Micheal Evans. En 2005, ils acquièrent 270 hectares de terres fertiles en plein désert de la vallée de l’Uco, à une centaine de kilomètres de Mendoza.
Cliquer pour agrandir
Ils y développent un concept pour les gens fortunés qui veulent se payer un vignoble et faire faire leur vin sur place. Très populaire auprès d’une certaine classe de gens d’affaires, le concept est en demande ce qui fait qu’aujourd’hui «The Vines » dispose de 670 hectares et plus de 200 clients.
Francis Mallmann y a même installé un autre de ses restaurants le « Siete Fuegos » qui est adjacent à l’hôtel et au spa. Un lieu vraiment sublime avec des paysages bucoliques. On y mange et y boit très bien d’ailleurs.
Mariana Onofri (ci-dessous), sommelière et directrice des vins, m’explique lors de la dégustation que son rôle est de bien saisir les attentes de ses clients. Chacun fait son vin comme il l’entend avec les cépages qu’ils désirent. Satisfaire cette clientèle est un défi de tous les jours mais Mariana connaît son affaire. Elle m’explique qu’elle fait en moyenne 250 vins différents par année et que la moyenne de production varie de 600 à 1200 bouteilles par client.
Elle éduque donc cette clientèle néophyte en leur parlant du terrain (sol) qu’ils ont acheté et des principes de viticulture. Les vendanges sont effectuées à la main et le processus de vinification et de l’élaboration du nectar dépend aussi des goûts du client. Elle s’occupe également de les guider dans le l’étape de vieillissement du vin et tout le processus d’embouteillage et d’étiquetage. Il existe aussi la formule clé en main. Un hectare ici vaut 100 000$ US mais vous pouvez aussi l’acheter déjà planté pour 130 000 $ US. On peut même planter plusieurs variétés de cépages sur son lot. Certains en ont jusqu’à six différents. On retrouve en autres, malbec, cabernet sauvignon, pinot noir, marsanne, rousanne, chardonnay, sauvignon blanc. Plus de 20 cépages sont plantés ici me confie-t-elle.
Les premières vendanges ont eu lieu en 2010 et pour vous donner une idée de la croissance de ce concept, cette année Mariana a supervisé plus de 362 fermentations différentes. Elles dégustent avec ses clients et suit tout le processus avec son équipe. Elle est aussi responsable de superviser l’étape de l’assemblage des vins et de bien expliquer à ses clients exigeants ce qui en résultera comme produit final. Certains demandent même un vieillissement en fût allant jusqu’à 24 mois. Tous les goûts sont dans la nature.
Nous avons d’ailleurs dégusté quatre vins, de quatre propriétaires différents. Un cabernet franc, un merlot (vieilli 24 mois), un malbec et un petit verdot qui fut, ma fois, très étonnant. Elle m’explique qu’ici, dans la vallée de l’Uco, les radiations du soleil sont fortes, ce qui a pour conséquence d’augmenter les anthocyanes, qui a leur tour, épaississent la peau du raisin et donne ainsi plus de couleur à ce dernier. Depuis 11 ans, Mariana Onofri veille sur ses clients qui lui ont même donné le goût de faire son propre vin, ce qu’elle a commencé à faire en 2014. On n’y échappe pas à « The Vines of Mendoza». Le cabernet franc “Alma Gemela”dégusté en premier était de sa cuvée et d’ailleurs fort réussi.
La profession de sommelier s’est aussi bien installée en Argentine au début des années 2000. L’école de sommellerie a été fondée en 2001. Aujourd’hui on retrouve plusieurs sommeliers dans les nombreux restaurants de Mendoza, de Maipu, de Lujan de Cujo et dans la vallée de l’Uco. Mariana, une des premières sommelières diplômées de son pays, a d’ailleurs participé à l’organisation du concours du meilleur sommelier du monde en 2016 en Argentine. À ce propos, Maria-Paz Levinson, sommelière émérite argentine a terminé au quatrième rang du dit concours devançant tout juste Élyse Lambert du Québec qui a terminé en cinquième place.
Le meilleur sommelier de l’argentine est actuellement Martin Bruno et il participera au concours du meilleur sommelier des Amériques à Montréal au mois de mai en compagnie de sa compatriote vice-championne Valeria Gamper. Le concours du meilleur sommelier des Amériques (MSA) rassemblera une vingtaine de sommeliers. Le concours se déroulera à Montréal du 21 au 24 mai 2018.
J’aimerais remercier Lucas Orlando Gimenez pour l’organisation de cette intéressante rencontre ainsi que Virginia Tonelli et Mariana Onofri pour leur accueil et leur passion.
Laisser un commentaire