Par la sommelière Anaïs Marchand /
C’est dans un nuage de sable fin que l’auto déambule sur les routes arides et arrive dans la vallée de Jakkalsfontein, au cœur des plus beaux paysages du Swartland, avant de s’immobiliser devant un troupeau de springboks. Un écrin de verdure enclavé entre les montagnes s’offre à nous dans ce paysage désertique. Il n’est pas étonnant qu’Adi Badenhorst, originaire de Constantia, soit littéralement tombé amoureux de cette région en 2002, ce qui l’a amené à acquérir son domaine en 2008. Ce Sud-Africain fait des cuvées de plus en plus axées sur la sélection parcellaire afin d’exprimer les terroirs de granit, tout en priorisant des vignes qualitatives de la région du Swartland pour ses cuvées en plus gros volumes.
C’est dans cet environnement que mon apprentissage de la vinification se déroulera sous l’œil attentif d’Adi et d’Hanneke Botha, et de leur patience!
L’horloge affiche 4h30 dans le cellier, et c’est les yeux encore pleins de sommeil que je participe au pressoir matinal de steen, nom du chenin en Afrique du Sud. C’est la frénésie des vendanges et une course contre la montre s’engage pour que les baies soient pressées à bonne température, que les arrivées de délicieux sémillon ou de tinta barroca soient prises en charge, sans compter les nombreux remontages ou pigeages afin d’extraire les délicieux arômes de syrah sur grappes entières.
On m’envoie entre-temps effectuer la prise de Brix, soit l’unité de densité du sucre, afin de surveiller les fermentations en cours. Surprise! L’assemblage en cuve ouverte de cinsault, grenache et tinta barroca a fermenté en un battement de cil et il nous faudra procéder au pressage sous peu.
Travailler dans le monde du délicieux raisin fermenté est fascinant, et il est complexe de parler d’un tel sujet et de le comprendre sans avoir vécu l’expérience de première main! C’est un peu comme déguster un vin le nez bouché, on le goûte un peu moins… Et pour le goûter, on y goûte ici à cette période de l’année! Les journées sont bien remplies, mais passent à une vitesse folle et la quantité de tâches s’allonge chaque jour, à mesure que les raisins fermentent et se transforment en cette boisson recherchée!
Observer le savoir-faire d’Hanneke et d’Adi en action afin que l’ordre règne est impressionnant et chacun trouve également le temps d’expérimenter! Adi teste présentement une macération carbonique sur du chardonnay et s’enquiert des techniques de ses amis vignerons afin de comprendre au mieux cette technique souvent appréciée dans le Beaujolais! Il trouve également le temps de produire le Capéritif, un vermouth qui met à l’honneur des aromates sud-africains, en vente à la SAQ!
Le domaine A. A. Badenhorst est représenté par Symbiose, une agence aux produits toujours judicieusement choisis. Certaines de ses cuvées sont offertes à la SAQ, et d’autres le sont seulement par Symbiose!
Olivier Marchand says
je suis le grand-papa d’Anaïs — je viens de lire avec un grand intérêt ses commentaires, ses impressions sur le travail qu’elle doit accomplir dans une entreprise vinicole d’Afrique du sud — je la félicite de l’ardeur qu’elle met à exécuter ses tâches et du soin qu’elle met à bien répondre à e qu’on attend d’elle, dans la voie qu’elle a choisie; son texte témoigne bien de son zèle à être à la hauteur de ses ambitions.
Chantal says
Wow Anaïs!
Ton récit est captivant! Je te félicite d’aller au bout de tes rêves!
D’une collègue ITHQuoise 🙂